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LE BIEN-ÊTRE ANIMAL DESORMAIS AU PROGRAMME DES ELEVES DE CP

Un progrès modeste dans les programmes scolaires

Le bien-être animal s’invite dans les classes de CP dès la rentrée 2024. Un nouvel axe d’apprentissage dans le programme d’enseignement moral et civique (EMC) pour sensibiliser les plus jeunes au respect des animaux de compagnie. Un petit pas en avant, mais essentiel pour ancrer l’empathie dès le plus jeune âge. Dès septembre, les jeunes écoliers aborderont le thème du respect dû aux animaux de compagnie, une initiative saluée comme une « petite avancée » par les défenseurs des droits des animaux.

« Depuis 2021, la loi exige que les animaux soient présentés comme des êtres sensibles pour lutter contre la maltraitance animale. Bien que ce nouveau programme soit un pas dans la bonne direction, il ne reflète pas pleinement ce que la législation espère accomplir. »

Léa Le Faucheur, responsable des campagnes à la Fondation Droit Animal (LFDA), souligne l’importance pour les enseignants de rappeler aux enfants que les animaux ne sont pas de simples objets, mais des êtres doués de sensibilité.

Un début d’apprentissage à renforcer dans l’éducation

L’initiative de la Fondation Droit Animal de sensibiliser dès le plus jeune âge est considérée comme cruciale. Les enfants de cet âge, selon Mme Le Faucheur, possèdent une « attirance et une empathie naturelle » pour les animaux, ce qui en fait un moment propice pour ancrer des compétences prosociales. « Même s’ils sont jeunes, c’est un bon moment pour leur inculquer ces valeurs », ajoute-t-elle.

Néanmoins, elle déplore que cette sensibilisation ne concerne que les animaux de compagnie, laissant de côté les animaux sauvages, qui n’ont pas le même statut juridique. « C’est quelque chose qu’on ne comprend pas et qu’on voudrait étendre aux animaux sauvages. Malheureusement, ils n’ont pas le même statut juridique. On espère une évolution », déclare-t-elle, exprimant son souhait de voir ces enseignements élargis.

Vers une éducation continue sur le bien-être animal

Autre point de frustration pour Léa Le Faucheur, la restriction de ce nouvel enseignement aux seules classes de CP. Elle milite pour que cette sensibilisation soit étendue à tous les niveaux scolaires, du primaire au lycée. « Cet enseignement doit être transmis au primaire, au collège, au lycée. Il y a des notions qui disparaissent plus les enfants grandissent, alors qu’au contraire, plus ils grandissent, plus on pourra leur expliquer de manière subtile et approfondie ces enjeux essentiels », a-t-elle conclu.

Le bien-être animal est important pour grand nombre d’entre nous. Mais il est essentiel de bien le comprendre et de savoir l’évaluer de manière objective afin de garder l’animal au centre de nos préoccupations.

Le bien-être animal devient un sujet central dans notre société. S’il est souvent évoqué dans les conversations ou dans les médias, il est, hélas, rarement compris et interprété dans son entièreté.

Le bien-être animal est un "concept"

Il nécessite d’être abordé sous différentes dimensions :
– la première est de ne pas confondre bien-être animal et bientraitance.
– la deuxième est de bien comprendre que le bien-être animal concerne l’animal lui-même et son ressenti d’un état émotionnel positif.
– la troisième est que l’animal est placé au cœur des préoccupations.

Le bien-être est avant tout un équilibre

Tout comme aucun être humain ne vit dans un environnement parfait, avec une vie sociale idéale, sans aucune douleur physique ni mentale, un animal va immanquablement rencontrer des éléments inconfortables au cours de son existence.

L'ANSES définit le bien-être animal

C’est seulement en 2018 que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, qui se consacre à assurer la sécurité sanitaire des aliments pour les humains et les animaux en France, le définit comme étant « L’état mental et physique positif lié à la satisfaction des besoins physiologiques et comportementaux de l’animal, ainsi que de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal. »

La FAWC établit les grands principes du bien-être animal

C’est en 1992 que la Farm Animal Welfare Council fonde les 5 libertés pour le bien-être animal qui représentent encore aujourd’hui le modèle de base pour l’évaluer : 
• Absence de faim et de soif
• Absence d’inconfort
• Absence de douleur, blessure, maladie
• Liberté d’exprimer les comportements naturels
• Absence de peur et d’anxiété
 
L’évaluation du bien-être animal se fait donc de manière scientifique afin d’éviter tout biais cognitif ou anthropomorphique et cette évaluation est alors centrée sur 2 critères principaux : 
 
L’animal lui-même ET son environnement

La bientraitance est issue de la morale

Elle se rapporte à la bonne conduite de l’Homme envers l’animal. Il s’agit davantage d’un code moral qui « vise à promouvoir le respect des droits et des libertés, l’écoute et la prise en compte des besoins, tout en prévenant la maltraitance » d’animaux captifs (Définition de l’HAS). 
 
La bientraitance animale est donc absolument nécessaire mais non suffisante puisqu’elle recoupe toutes les actions menées par l’humain pour mettre l’animal dans un état de bien-être (soins, alimentation, organisation de l’environnement, interactions positives …)
 
Or être bientraitant ne signifie pas que l’animal est dans un état de bien-être, seule la perception individuelle de la situation le décide.
La bientraitance se base souvent sur une idée du bien-être très anthropomorphique et des conditions qui peuvent être loin d’être optimales pour l’animal.
 

A méditer donc et nuancer …

En dépit de ces critiques et nuances à observer, l’intégration du bien-être animal dans le programme des élèves de CP marque une première étape vers une meilleure reconnaissance des droits des animaux dans l’éducation nationale. Reste à voir si cette initiative s’étendra à d’autres niveaux scolaires et à d’autres types d’animaux à l’avenir, pour un ancrage optimal dans les valeurs culturelles.

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