Chers Humains, approchez ! Aujourd’hui c’est Le Grand Seigneur des Chats qui vous parle !
Je daigne, en ce jour de grâce ultime, rompre le silence pour vous dispenser une once de ma sagesse infinie.
Vous vous emparez si souvent de l’initiative, main tendue, avec un enthousiasme que je qualifierais de … parfois excessif. Il est grand temps d’éclairer vos esprits sur l’art délicat, la science subtile, de la caresse féline. Car oui, même nous, majestés à quatre pattes, avons notre mot à dire sur le moment, l’endroit et la manière de recevoir ces hommages.
Voici donc, cher bipède, la Charte de la caresse féline.
Ma Charte de la Touche
Avant de poser vos mains sur mon auguste personne, la bienséance exige que vous m’offriez la vôtre, délicatement, sans me toucher. Si je daigne l’approcher pour la renifler, la lécher ou m’y frotter, c’est votre feu vert. Mais débutez par les zones que j’affectionne : sous mon menton, mes joues ou le sommet de ma tête, en étant attentif à ma réaction.
Pour le reste de mon corps, la patience est de mise. Apprenez à distinguer mes sanctuaires de plaisir de mes zones à éviter ; mes pattes et mon ventre, par exemple, sont rarement sur ma liste de lieux à caresser. Privilégiez des contacts doux et brefs.
Au moindre signal de ma part – un grognement subtil, un sifflement expressif, mes oreilles qui s’aplatissent, ma queue qui frétille avec agitation, un regard brusque vers votre main ou même un léger mouvement de recul – considérez ma demande comme un ordre : cessez immédiatement et donnez-moi mon espace. Mon corps parle sans équivoque, n’y voyez aucune offense. Simplement, comme vous, j’ai mes jours avec et mes jours sans pour les câlins.
Soyons clairs : rares sont ceux de mon espèce qui apprécient d’être soulevés et retenus de force. Si tel est mon cas, respectez ma souveraineté. La vieille idée selon laquelle il faudrait me contraindre pour m’y habituer ne fera qu’ancrer mon aversion. Asseyez-vous plutôt, et tentez de me séduire avec une friandise exquise ou un jouet irrésistible. C’est la voie royale vers une complicité apaisée.
Et une dernière chose à graver dans vos mémoires : ma présence à vos côtés, un frottement amical contre vos jambes, ou ma sieste sur vos genoux ne sont pas toujours un appel à l’action pour une séance de caresses ! Ces attitudes sont trop souvent mal interprétés. Parfois, mon simple désir est d’être près de vous, sans plus.
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